Black Movie – Makala, singulier solitaire


Sorties / jeudi, janvier 9th, 2020

Makala au charbon, pour le Black Movie

  • Au programme du 21e Black Movie, la co-production franco-congolaise Makala, d’Emmanuel Gras.
  • Le film a été distingué par le Grand Prix de la Semaine de la Critique à Cannes, en 2017.
  • L’histoire est celle d’un jeune Congolais qui va fabriquer du charbon pour le livrer au marché, avec l’espoir d’améliorer la vie de sa famille.
  • Ce film entre dans la section « Solitaires singuliers », l’une des dix proposées par le festival genevois.
  • Au total, quelque 102 films sont projetés dans le cadre du Black Movie, le festival international des films indépendants, dans 4 salles : Cinémas du Grütli, Spoutnik (Usine) Cinélux, Alhambra.

Makala, épopée d’une foi

Côté pile, du cinéma indépendant léché, souvent profond et vertigineux. Côté face, de la fête et des soirées endiablées. Le festival Black Movie – 21e édition cet hiver – peut s’enorgueillir de cultiver le décalé et le classique. Avant de récupérer dans la Piscine, lieu central (rue de Savoises 3), envisageons un détour par la République démocratique du Congo, avec le film Makala, d’Emmanuel Gras. Le récit, authentique, maculé de charbon, a la force de secouer tout un chacun, et à plus forte raison, la proprette Cité de Calvin.

Serait-ce donc ça, la foi du charbonnier ? Celle qui fait déplacer des montagnes et changer la face de son monde ? Les spectateurs assistent à une prouesse ordinaire, qu’aucune médaille ne viendra récompenser, mais qui laisse tout de même une marque. C’est toujours bon à prendre, alors que s’annonce la marée du siècle, de films et de vidéos à gogo, sur tous les écrans, et ce jusqu’à plus soif.

Cosmogonie dans la piscine

Le réalisateur français Emmanuel Gras, 44 ans en février, s’est rendu deux fois dans la région de Kolwezi, en République démocratique du Congo. La vie de ces charbonniers l’a interpellé. Et c’est en développant son film qu’il s’est rendu compte de la symbolique et des enjeux. Il disait dans une interview à Paris-Match : « J’avais surtout une vision : celle de cet homme qui pousse son chariot. Après, j’ai compris qu’il y avait quelque chose d’essentiel à filmer le travail du charbon. C’est la première source d’énergie et il y avait quelque chose à la fois d’archaïque et actuel. »

Il disait également avoir notamment été inspiré par le film Le Cheval de Turin du Hongrois Béla Tarr, (Ours d’argent au Festival de Berlin 2011). « Ses mouvements de caméra donnent une dimension cosmogonique au récit ». Au final, Makala a quelque chose de mystique qui en fait un objet artistique à part entière.

Le sujet du film autant que la qualité esthétique m’ont intéressé. Il n’y aura peut-être pas le réalisateur lors de la projection à Genève, contrairement aux premières suisses du film indien Trijya (Radius) ou du sud-africain Buddha in Africa, tant pis ! Le Black Movie n’a pas l’exclusivité pour credo. Et au bout du compte, tout le monde est convié dans le grand bain.

+ d’infos

18 janvier 2020 : Spoutnik, 14h
19 janvier 2020 : Théâtre du Bordeau, 17h (F-Saint-Genis-Pouilly)

26 janvier 2020 : Spoutnik, 14h

Page officielle du festival

Photo : ©DR

Bande-annonce du Cheval de Turin (YouTube)

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