Collex, au Royaume des Bornes


Balades / jeudi, juillet 18th, 2019

Balade à la frontière de l’histoire franco-suisse

  • Les communes suisse Collex-Bossy et française Ornex proposent une balade le long de la frontière, entre champs, vignes et forêts, à découvrir jusqu’au 1er septembre 2019.
  • Le circuit long de 3,8 kilomètres part de la frontière avec Bois-Chatton, Versonnex, et descend en direction de l’église de Collex.
  • Les bornes de pierre ont été installées trois ans après le rattachement du canton de Genève à la Confédération suisse (1815)
  • Des panneaux explicatifs sont placés aux bornes 16, 18 et 25, soit au début et à la fin.
  • Des bornes « bonus » sont visibles à l’œil nu, depuis les chemins agricoles, mais ne sont pas accessibles.
  • Pour clore l’été, l’historienne Ruth Fivaz-Silbermann donnera, le 18 septembre, une conférence à Ornex sur le sauvetage de dizaines de juifs par les réseaux de résistance français et suisses.

Savoureuse escapade à Collex-Bossy

Côté Jura, le canton de Genève est résolument vert et résidentiel, comme si l’aéroport épargnait aux habitants une densification certaine. La frontière franco-suisse a bougé au début du XIXe siècle. À la chute de l’Empire, six communes du « Pays de Gex », Collex-Bossy, Grand-Saconnex, Meyrin, Pregny-Chambésy, Vernier et Versoix sont rattachées à la Confédération suisse. Cet été, pas de prise de tête, grâce à Schengen, et en l’occurrence, grâce à Collex-Bossy et à Ornex, qui font de la frontière une curiosité locale, où il fait bon s’évader à quelques kilomètres de la Cité de Calvin.

Des pommes, du raisin et du football ! À l’instar de quelques autres communes du canton, Collex-Bossy se signale pour la qualité de son agriculture et de ses résultats footballistiques en ligue amateur. Les domaines viticoles (Girod Frères, Jacquat Frères…) et le Château de Collex feraient oublier l’une des spécificités de la commune : elle jouxte Ornex et la frontière franco-suisse est un chemin en soi.

Pour avoir été régulièrement amené à descendre de Collex-Bossy à Ferney, à une époque lointaine, je me souviens de ces bornes mises en valeur actuellement par la saison culturelle de la commune. Menhirs taillés par l’administration, elles dessinent la carte de deux pays sur une fraction du territoire européen.

Patte blanche pour voyage dans le temps

D’un côté et de l’autre, la marque « G » pour Genève, sur certaines, et la fleur de lys pour la France m’ont toujours amusé : quand ces pierres ont été taillées, il n’était pas encore question de Suisse et l’on se servait encore de l’emblème monarchique français. À Mies, la borne marquant la limite entre le canton de Genève et celui de Vaud me plaisait tout autant. Ces témoins muets et relativement discrets ont quelque chose d’anachronique tandis que de nos jours tout un chacun peut passer la frontière sans avoir à montrer patte blanche (ou quelque laissez-passer).

Flâner du côté d’Ornex est une mise au vert totale, c’est presque un voyage dans le temps. Le Saconnésien Alex Petrachkov, Françoise Chassy-Bieler et Stéphane Fréchin, ont monté avec les deux communes une exposition à ciel ouvert agréable et surtout accessible à tous, à pied, à vélo sinon à cheval !

Suggestion

  • Malgré l’enthousiasme des organisateurs, il n’est pas possible de s’approcher des bornes « bonus ». L’accès n’est finalement pas autorisé.
  • Profitez d’être à Bossy pour prolonger la balade, en descendant le Chemin des Ouaches, tournez à droite (un peu plus loin sur le chemin agricole, il y a une BORNE accessible !)
  • Vous pouvez prolonger le plaisir en revenant un peu sur vos pas et longer le ruisseau Le Gobé en direction de l’église Saint-Clément.
  • Pour un itinéraire plus long, contournez le Château de Collex en tournant à droite direction Ferney, plutôt qu’à gauche vers Collex. Le moment est totalement serein.

+ d’infos

  • Site officiel de la commune suisse
  • Site web consacré aux bornes et illustré du photographe Alex Petrachkov
  • Conférence de clôture : mercredi 18 septembre 2019 à 19h00, salle René-Lavergne, Ornex (F) : Ruth Fivaz-Silbermann, auteure de la thèse « Le passage des réfugiés juifs en Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale ».
  • Crédits Photo : Genève Les Portes / Tableau : Didier Philippe

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