La Genève hongroise, l’été sans fin des vieilles dames


Balades / mercredi, octobre 23rd, 2019

Balade #2 – Genève, pavée de Hongrie

  • L’une des fêtes nationales de la Hongrie est le 23 octobre, jour commémoratif de la révolution écrasée de 1956.
  • À l’époque, la Suisse et la Ville de Genève s’étaient montré accueillantes avec les « réfugiés du communisme » : 20 000 magyars avaient été accueillis par la Confédération.
  • La communauté hongroise de Genève comptait près de 1000 locuteurs en 1970 ; la moitié en l’an 2000 (495).
  • En y prêtant attention, les badauds peuvent noter la présence marquée de références à la Hongrie.
  • Pour ce qui est des « vieilles dames », nous les avons brièvement rencontrées à la mi-octobre. Quand un article de la Julie évoquait « l’automne indien » (sic).

Quelques Huns dans la Cité de Calvin

De tous les palaces de la Rade, l’Hôtel Beau-Rivage, rive-droite, se détache autant par son nom, simple, définitif et agréable, que par son histoire : l’une de ses hôtes illustres n’était autre qu’Erzsébet (si, si!) impératrice d’Autriche et reine de Hongrie, pour les derniers jours de sa vie. Magyare de cœur, elle est l’un des symboles de la Genève hongroise, que l’on ne connaît pas forcément.

La malheureuse Sissi a, par son assassinat, transcendé la ville de Genève. Avec cet épisode de la fin du XIXe siècle, l’histoire de notre Cité, archétype du pacifisme et de la sérénité, a des pages teintées de sang.

Les passants et touristes de notre siècle apprécient tous, probablement, la silhouette anoréxique de l’ancienne duchesse de Bavière. Sans y voir à mal. Pourtant, comme ces médailles rutilantes, l’envers de la statue est invisible et peu reluisante. Un assassinat sur la Rade, ça fait une manchette, pas une carte postale… D’autant qu’à deux pas de la plaque commémorative, un mausolée rappelle notre condition de mortel. L’imposant monument Brunswick contemple le Léman de son œil morbide. En contraste, tant mieux si la Reine resplendit.

La révolution en musique

Dans le même quartier, rue des Pâquis, se dresse l’ancien logement d’un certain Georges de Klapka. Sur le mur, deux plaques distinctes reviennent sur des moments charnières de l’histoire du pays. Et notamment la révolution, longtemps qualifiée d' »insurrection ». Entre le lac et les ors du Quartier de la paix, le souvenir de 1956 y a du poids.

Quittant les Pâquis, on visera le théâtre du Grütli, où il ne faut pas manquer un arrêt devant la sculpture clin d’œil à la musique de Béla Bartók. Puis, on ira au Parc des Basions, revoir l’inévitable Monument international de la Réformation. La bonne surprise vient de la présence d’une référence franche et imposante à Étienne Bocskai, prince de Transylvanie et défenseur des privilèges religieux. La balade se poursuit en Vieille-Ville jusqu’à la maison où « Liszt Férenc » vécut avec l’écrivaine française Marie d’Agoult, de 1835 à 1836.

Des footeux et des vieilles dames

En faisant visiter la Cité de Calvin à des collégiens du nord de la Hongrie, j’ai eu le plaisir de m’arrêter devant ces jalons. Je n’avais pu entrer dans l’Uni-Bastions pour voir la plaque dédiée aux combattants de la révolution. – Question d’horaires. Comme je n’avais pas pu louer Péter Pazmandy, futur entraineur du CS Chênois, Didier Makay et Valer Nemeth, les « trois Magyars » qui avaient pris part aux campagnes victorieuses de 1961 et de 1962 du Servette FC. Ils ne faisaient pas partie du Onze d’or hongrois, avec Puskàs, mais ont fait la fierté des Genevois au cœur grenat.

Personnellement, ce que je préfère, en Hongrie comme en Suisse, c’est quand le soleil estival fait des heures supplémentaires. Cette saison que là-bas on appelle « vénasszonyok nyara », ç’a été la nôtre, celle de Gyuri et d’Auré, des Hunyàdi Zsàk, Samú et Steph, et moi… De plus en plus loin dans le temps, mais d’une certaine façon, non loin d’ici.

Sources / Références

Réponse du service InterroGE à une question sur la plaque de l’UNIGE

Pour les mélomanes, Société Franz Liszt de Genève

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