Histoire et Cité, de la peur à la révolution


Actus / mardi, mars 24th, 2020

Tous aux abris, avec le Festival Histoire et Cité

  • Comme la Guerre de Troie, le Festival Histoire et Cité n’aura pas lieu.
  • Prévu en pleine période d’état de situation extraordinaire, du 1er au 5 avril, il proposait de nombreux événements autour de la « peur ».
  • Entre autres expériences, les visites de l’abri de la Treille étaient ouvertes à un nombre limité de personnes.
  • Pour accéder à ce lieu mis en service au printemps 1940, il n’aurait fallu souffrir ni de claustrophobie ni de vertiges…
  • En ce printemps 2020, l’hibernation forcée contraint à s’annuler bon nombre de belles manifestations locales.

Ô combien d’événements brillants n’auront pas vu le printemps ?

La « peur » était un thème en or, et le programme du festival Histoire et Cité l’attestait. C’est finalement la tristesse et l’amertume qui prévalent, en ces temps de confinement. Cette année, pas de Saint-Patrick, par l’association Sac O’nnex, même pas de FIFDH. Exit Voix de fête et sa Lentille, le festival Archipel et toutes les saisons théâtrales. Même pas d’Il est une foi, début mai, ou du premier festival de performances poétiques Les Mots dits… – Nada. Ou alors, en ligne, par un écran interposé et imposé. Et c’est là que la riposte s’organise.

Les traditionnels temps forts de la vie culturelle genevoise sont en berne. Il est donc fortement conseillé de rester chez soi. Chanté à tue-tête… rabâché… sinon martelé. Soit ! Et donc, c’est tout l’éco-système culturel qui hocquète, qui tire la langue en sentant une sueur froide lui couler sur la tempe. Pas de chance pour les artistes, les organisateurs, les créateurs professionnels.

La conséquence inattendue est une rébellion générale, sans extinction de voix et d’enthousiasme. On tape des mains pour le personnel médical, les conscrits des temps modernes (caissières et caissiers, agents d’entretien et tous ces « petits » grâce à qui le système tourne, au ralenti, certes); on chante au balcon avec nos voisins de palier pour nos voisins transalpins. Le printemps a quelque chose de festif, au moins en façade. Le cœur est gros autant que le coup est rude pour chacun et chacune.

Quid de l’Histoire et de la Cité ?

En voyant le programme du festival Histoire et Cité, j’en étais presque à me frotter les mains. La peur… quoi de plus intime, de plus parlant à tout le commun des mortels. C’était presque drôle d’évoquer la peste quand tout là-bas en Chine, on mettait en quarantaine une ville entière, plus grande que la Suisse.

L’année prochaine, on aura peut-être matière à rire. Jaune. Ces grandes vacances en début d’année, était-ce un coup du Qatar pour organiser sa Coupe du monde hivernale, en été ? Après avoir détourné nos vies de leur cours habituel, la lutte contre le Covid-19 fera-t-il faire à notre planète une révolution inédite, à 180° ? De celle qui marquerait l’Histoire, pour des siècles et des siècles ? Qu’adviendra-t-il chez Calvin ? La vie au bout du lac sera-t-elle la même une fois la Libération, version 20.20 ?

Quel sentiment m’anime-t-il en ce moment ? Une crainte… mêlée d’espoir. Il est trop tôt pour voir au-delà du court-terme. Seule certitude, il y aura un moyen-terme et il s’agira d’être prêt pour partir à l’assaut d’une vie nouvelle. Exit la peur, tant pis pour elle. Il s’agit moins d’être brave ou téméraire, que simplement raisonnable et créatif. Et pour la créativité, vous pouvez compter sur la Cité. L’inverse reste à prouver.

EDIT :

Le Festival Histoire et Cité proposera régulièrement des articles d’invité-e-s du festival, des émissions radios, des suggestions de livres, toujours en lien avec la thématique, pour vous accompagner dans cette période de confinement.

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