Schroeder – avec un « W. » comme « documentariste »
Le cinéaste Barbet Schroeder fait l’actualité avec la sortie de son dernier film. Après s’être intéressé à Idi Amin Dada Oumee, le chef d’Etat ougandais, en 1974, Schroeder nous livre un documentaire sur le chef birman, Ashin Wirathu.
- Barbet Schroeder est de nationalité française et iranienne.
- Son film Le vénérable W. dresse le portrait d’Ashin Wirathu, le leader de la Birmanie (Myanmar).
- Le documentariste est né le 26 août 1941, à Téhéran, en Iran.
- Pour son film, il a rencontré le chef de la Birmanie pour l’interviewer.
En Birmanie, le “Vénérable W.” est un moine bouddhiste très influent. Partir à sa rencontre, c’est se retrouver au cœur du racisme quotidien, et observer comment l’islamophobie et le discours haineux se transforment en violence et en destruction. Pourtant nous sommes dans un pays où 90% de la population est bouddhiste, religion fondée sur un mode de vie pacifique, tolérant et non-violent.
L’idée de ce film a émergé après la relecture, il y a près de deux ans, de l’extraordinaire et incontournable Bouddha historique, de Hans Wolfgang Schumann, suivi par hasard du Rapport de la Faculté de Droit de l’Université de Yale, qui suppliait très officiellement les Nations Unies d’intervenir en Birmanie. Le texte énumérait tous les signes d’un début de génocide à l’encontre de la minorité musulmane des Rohingyas et incriminait plus précisément un mouvement de moines extrémistes. J’ai voulu en savoir plus.
Je considère Le vénérable W. comme le dernier volet d’une “Trilogie du mal”, commencée avec Général Idi Amin Dada sur le dictateur ougandais (1974), puis L’Avocat de la terreur (2007) sur Jacques Vergès.
Le même point de départ est à l’origine de ces projets : il s’agit de rencontrer en les faisant parler, sans les juger, des personnages au travers desquels le mal peut s’incarner sous différents visages et en laissant l’horreur ou la vérité s’installer d’elles-mêmes petit à petit.
Écoutez l’interview que le cinéaste a donnée à la RTS – Interview de Barbey Schroeder.
Références
EDIT – 24/02/2020