Genève post Covid, à la Lux de Karine Bauzin


Littérature / jeudi, juillet 16th, 2020

Genève, semi-confinée puis libérée

livre un homme une femme
  • La photographe genevoise Karine Bauzin présente son nouveau livre-photo Post Tenebras Lux, au Leica Store de Genève, le mercredi 22 juillet.
  • Témoignage en noir et blanc des trois mois où les rues de Genève ont été désertées, l’ouvrage présente les mêmes endroits après le confinement (et en couleurs!).
  • Influencée par les travaux de Raymond Depardon, Karine Bauzin pratique le reportage social en portant un regard décalé sur le monde.
  • La photographe est membre du collectif Regardirect, actuellement en exposition au parc des Bastions, avec « 16’127« .

« Post Tenebras Lux » version Karine Bauzin

Devise de la Ville martelée comme un leitmotiv, l’assertion latine « post tenebras lux » pourrait s’interpréter comme un soulagement: « La Lumière, après les Ténèbres ». Régulièrement corroborée par les événements, elle correspond bien au sentiment de libération qui prédomine chez les Genevois après le pic de Covid-19. Parce que Dieu sait combien le printemps a été dur pour les hôpitaux et combien le semi-confinement, pesant. La photographe Karine Bauzin sait bien, quant à elle, l’importance de la lumière pour saisir avec son objectif la vie et les gens. Son nouveau livre-photo Post Tenebras Lux fait office d’album-souvenir et redonne des couleurs à l’ordinaire. Résultat: il ébranle les certitudes: aurait-on rêvé ces jours semi-confinés ?

Carouge, post Tenebras Lux ©Karine Bauzin

Avec tantôt le Jura, tantôt les Alpes voire la crête du Jet d’eau, les rues de Genève offrent souvent des perspectives inspirantes. Les voir désertes, en fin de journée ou au petit matin, ajoute à leur caractère. Il aurait été impossible de les imaginer totalement vides plus de quatre jours, comme lors de G8 d’Evian-les-Bains; elles l’ont été pendant les trois mois de ce semi-confinement. Entre le 15 mars et le 11 mai…

Genève à l’arrêt, sur images

Période inouïe durant laquelle, pour le bien de tous, nous sommes restés cloîtrés à domicile, le printemps ensoleillé était forcément voilé d’une ombre. C’est cette sensation que Karine Bauzin a capté pour son nouveau projet. Dans un nombre incroyable de pays comme à Genève, la vie a tourné au ralenti. Les événements se sont vu annuler les uns après les autres – seule l’expo Valentine Mallet a pu tirer son épingle d’un jeu pas si joyeux. Les usagers des transports en commun faisaient profil bas. Et d’avancer masqués comme des hors-la-loi.

Dans le livre-photo de Karine Bauzin, la vie telle qu’on l’a toujours connue tranche de façon flagrante avec ces jours rythmés par des applaudissements défoulatoires aux fenêtres. Que ce soit les scènes post-« libération » ou celles, à l’arrêt, comme assommées par un soleil de plomb, toutes paraissent lointaines et vraisemblables, avec leur côté irréel qui laisse perplexe.

En en parcourant les pages, les émotions oscillent entre le rire et l’incompréhension, entre l’espoir pour le futur ou celui envolé d’un non-« retour à l’anormal ». – « La menace invisible reviendra-t-elle un jour? », « Ces semaines sans début ni fin ont-elles vraiment eu lieu? » Les questions restent en suspens. C’est ce qu’il ressort de l’ouvrage. Et sa lecture se faisant dans les deux sens, on peut tout imaginer. Même que les ténèbres succèdent à la lumière sans troubler la quiétude de la Cité.

Parole de Calvin?

Sources / références

Post Tenebras Lux, Karine Bauzin
Éditions GOOD HEIDI Production
216 pages / 200 photos originales, après et pendant le confinement.
À commander en ligne, ou en librairie

Soirée de lancement:
Mercredi 22 juillet 2020
de 16h à 19h

Leica Store Genève
Place de Saint-Gervais 1
1201 Genève

Crédits et site officiel: Karine Bauzin

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