Genève, à travers un journal intime de 11 siècles et 366 jours
- Au moment où votre webzine Genève Les Portes s’apprête à fêter ses 5 ans, son auteur Benjamin Philippe publie l’authentique journal intime fictif de Genève.
- Dans son ouvrage Genève en 366 jours (éd. Slatkine), il rend hommage à quelque 750 personnalités liées à Genève, de 1034 à 2020, du sacre de Conrad II le Salique à la Covid-19.
- Basé sur des faits historiques, connus ou parfois oubliés, le livre s’inspire de ceux qui ont donné leur nom à des rues, et de celles qui auraient pu les leur donner.
- À l’origine de cet ouvrage, le projet 100*Elles du collectif L’Escouade, qui militait en 2019 pour la féminisation des noms de rue. Sans y être associé, Genève en 366 jours en prolonge l’idée.
- La couverture est une illustration de l’artiste PERCHO, inspirée par un concours lancé sur Instagram.
Un authentique journal de Genève, retrouvé par Benjamin Philippe
En chasseur de plaques épigraphiques à ses heures, le rédacteur de métier Benjamin Philippe s’est mis à rêver à une sorte de who’s who et d’éphéméride consacrée à Genève et à celles et ceux qui ont fait la Cité de Calvin. Cet octobre, il publie Genève en 366 jours aux éditions Slatkine un journal intime retrouvé, ludique et instructif, léger et fouillé. Rencontre insolite.
Pourquoi votre journal intime débute-t-il en 1034, date du grand incendie qui ravagea la ville de Paris et début du règne de Bretislav Ier, duc de Bohême ?
Le XIe siècle peut paraître loin, et pour cause, c’était il y a 1000 ans. Pourtant, lors de ce tournant de premier millénaire, on retrouve des éléments qui nous parlent. Comme Paris et comme la Bohême. L’existence de l’Empereur Conrad II le Salique est certainement tombée aux oubliettes, mais pas l’édifice sacré, trônant en haut de la colline de la Vieille-Ville. Cette Cathédrale Saint-Pierre est en quelque sorte l’alpha et l’oméga de la Cité de Calvin et de l’authentique journal intime fictif de Genève.
Plaques des grands hommes (et grandes dames)
Quelles sont les plaques commémoratives incontournables de la Cité ?
Certaines sont intrinsèquement belles, résultant d’un vrai travail graphique, comme celles de Gustave Revillod, en Vieille-Ville, ou de Violeta Parra, rue Voltaire; d’autres sont plus symboliques qu’intéressantes, je pense à celle d’Alberto Giacometti aux Eaux-Vives. Il faut décorréler les plaques épigraphiques de la personnalité à laquelle elles rendent hommage pour avoir de belles surprises. Parmi les plus de 150 que j’ai recensées, je retiens surtout celle du musicien roumain Dinu Lipatti, au Bourg-de-Four, la fresque d’Hans Erni sur la maison de Jean-Jacques Rousseau à Coutance, que mentionne le guide CurioCities, et la fresque à propos d’Isabelle Eberhardt, aux Grottes.
Genève avant Calvin, c’était mieux ?
Avant le XVIe siècle, Genève n’était pas forcément sereine… et lors des siècles suivants, non plus. Comme souvent, c’était mieux après. Et surtout après James Fazy. Une fois que Genève a trouvé sa place dans la Confédération et qu’elle s’est donné une mission internationale, extra-muros.
La mère Royaume fait-elle de la bonne soupe ?
Il faut le croire. Des siècles plus tard, on en parle encore.
Questions de Caroline Stevens
+ d’infos
Benjamin Philippe
Genève en 366 jours
Illustration de couverture: ©PERCHO
éd. Slatkine, 234 pages
Commander le livre sur le site des éditions Slatkine
Disponible également en librairie.
Visitez le site professionnel de l’auteur : www.benjaminphilippe.ch
Photos portraits: ©Cécile Bertolini ; photos Genève ©GLP