Les vestiges d’anciens commerces donnent du relief aux rues de Genève
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- Dans quelques quartiers de la Ville, sinon certaines rues, les magasins affichent leur histoire sans se soucier des dogmes élémentaires de notre-dame de la nouveauté perpertuelle.
- Des Eaux-Vives aux Pâquis, en passant par Chêne-Bourg et Carouge, ces anciens commerces et bâtiments n’ont pas dit leur dernier mot.
- Leur devanture est parfois à sauvegarder, et Carouge, notamment, en est bien consciente; d’autres fois, les anciens noms sont simplement mal effacés…
- Le bâtiment « Simba », à l’angle de la rue de la Synagogue et de l’Arquebuse, attend on-ne-sait quoi pour entamer une seconde vie. Déclencheur de cet article, il est couvert d’inscriptions encore visibles qui m’ont rendu attentif aux vestiges de son espèce.
- Depuis près de deux ans, je traque ces marques du temps de naguère, ou de l’année dernière, comme un chasseur de prime. Et comme on pouvait s’y attendre: les rues sont giboyeuses. Il y a à boire et à manger.
Quand les enseignes s’accrochent
Le roulement de boutiques semble chaque année plus rapide, surtout avec l’essor du commerce en ligne. Au point que, sans avoir vécu vingt ans dans le même quartier, on ne reconnaîtrait pas forcément les rues. Dans ce tournus, il arrive qu’au moment de prendre possession de leur local, les nouveaux arrivants manquent d’huile de coude pour faire place nette. Ou bien que l’ancienne enseigne ait tenu bon, ayant traversé les changements d’époque tant et si bien qu’elle s’est incrustée dans le bâtiment. Voulu ou non, on s’en accommode et on y va comme ça! Au fonds de commerce, ce qu’il y avait avant a moins d’importance que ce l’on va y chercher. Et c’est encore heureux ! Si la rue était sacrée, on ne saurait plus où mettre les pieds.
Parfois, les traces des anciens commerces de Genève font tache. Et l’on pourrait y voir un scandale. Le plus souvent, elles sont discrètes et seul l’œil avisé sait les voir, parfois avec l’aide d’un rayon de soleil bien incliné. On découvre alors, pêle-mêle, un ancien garage, des marchands de tapis, d’anciens salons de coiffure… Il est rare que les anciennes activités correspondent aux nouvelles et quand cela se produit, on se demande alors si c’est un fait exprès et s’il n’aurait pas été possible d’harmoniser le tout. Le plus amusant est bien sûr quand ça ne colle pas (le tabac-confiserie devenu traiteur)… Le souvenir renvoie un écho entre les époques, forcément distantes et proches.
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Restaurants et cafés d’avant, mais toujours là
Lorsqu’un cafetier de Genève ou un restaurateur met la clé sous la porte (RIP le Cinquième jour), les habitués rebondissent ailleurs ou se dispersent, comme les membres d’un gang après son casse. Parfois, toute la ville s’émeut de la fin d’une institution. Dans la plupart des cas, on y pense, puis on change de stamm et on oublie. Il suffit d’un détail, cependant, pour que les souvenirs remontent.
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Agents du vent du changement
Au hasard des rues, on tombe sur des trésors, issus de toutes sortes de commerces et d’industrie – sur des bureaux de change, des banques ou d’anciens cinémas. A chaque fois, il y a le sentiment de l’archéologue urbain qui entre dans la connivence des temps présent et passé. On se rapproche sans pouvoir entrer en contact. La vitrine en a vu d’autres. Et Gaston n’est plus là pour nous répondre. C’est loin d’être triste. C’est plutôt rassurant: le vent du changement n’emporte pas tout dans son passage. Et certains prêts hypothécaires demeurent inchangés.
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Infos
Photos : ©GLP
…liste vouée à être complétée… avec vous ?
Encore un article très intéressant. Merci !
Merci ! Très heureux qu’il vous ait plu.