La Révolution douce de l’Arménie au FIFDH 2020
- L’Arménie a fait sa Révolution en 2018, lorsque ses habitants se sont mobilisés pour pousser à la démission leur Président.
- Avec son documentaire I am not alone, le cinéaste binational, étatsunien-arménien Garin Hovannisian revient sur ces événements et le rôle joué par Nikol Pachinian, alors député.
- Présenté au Festival international du film de Toronto, à l’automne 2019, le film est arrivé deuxième au Prix du public (People’s Choice Award)
- Le mercredi 11 mars, le film sera projeté au Cinéma Empire, en présence du réalisateur.
- La 18e édition du Festival du Film et Forum International sur les Droits humains (FIFDH) se tient du 6 au 15 mars 2020
Un pour tous, tous pour toi, Arménie
Loin de Woodstock et de son « joyeux bordel » ou du glamour de Cannes, le Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève (FIFDH) s’est forgé une identité de festival profond et enrichissant. Ses thèmes courageux, abordant l’actualité la plus brûlante, en font un événement nécessaire pour comprendre les tensions géopolitiques et dépasser ses points de vue, pour apprendre et dialoguer. Entre le 6 et le 15 mars, nombreuses seront les occasions de se rencontrer, en Ville ou dans le périmètre du Grand Genève. Les 10 et 11, Garin Hovannisian reviendra sur la Révolution douce de l’Arménie avec son documentaire I am not alone.
Un tremblement de terre meurtrier a fait surgir dans mon radar un pays grand comme la Suisse non-romande. C’était en décembre 1988. Une magnitude de 6,9 selon l’échelle de Richter et le bilan s’était élevé jusqu’à 30 000 morts. Charles Aznavour composa « Pour toi, Arménie » dans la foulée. Le carton dépassa les espérances du chanteur et l’aide logistique de la communauté internationale fut un bel exemple de fraternité envers ce qui était à l’époque une république soviétique.
Mobilisation et engagements
Trente ans plus tard, au printemps 2018, la Révolution douce a fait moins de bruit et pourtant! Partie comme le battement d’aile d’un papillon de l’opposition, elle souhaitait la fin de la corruption. C’était un brin naïf, mais pour ce peuple malmené par les aléas de l’histoire, le mouvement avait tout d’un pas de géant. Attention, spoiler! Le marcheur – au sens propre – Nikol Pachinian a réussi son coup. Devenu premier ministre, il est actuellement en poste. Cette révolution-là, aussi douce que celle des Tchèques et des Slovaques, a bourgeonné en moins de deux mois, entre mars et mai. Comme un printemps. En moins de 40 jours (sic).
Le cinéaste Garin Hovannisian est allé à la rencontre des différents acteurs de ce moment charnière pour son pays. Il aura l’occasion d’en parler dans le cadre du FIDFH, le mercredi 11 mars. Lui-même est politiquement engagé par son travail d’abord (lire son interview sur son livre « Une Famille d’ombres« ) et par sa propre famille: son père a fondé le parti Héritage, de centre-droit, en 2002. La rencontre s’annonce forcément instructive et positive. Le film documentaire « de création » séduira-t-il le Jury présidé par l’Américaine Pamela Yates (500 Years: Life in Resistance, 2017, Granito: How to Nail a Dictator, 2011)?
La projection du 10 mars, à l’Espace Pitoëff sera suivie d’un débat entre l’écrivain haïtien Lyonel Trouillot, l’artiste libanaise Perla Joe Maalouli et Amon Yiu Yeuk-wa, activiste du mouvement Demosistō. Le thème du débat? « De révoltes locales à une contestation globale ? ». Le film sera présenté par l’association Hyestart, engagée pour la démocratie et les droits humains en Arménie dans les pays voisins et Jai Jagat 2020.
Sources / références
Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève
Découvrez le (foisonnant et passionnant) programme
Projections de I Am Not Alone, Garin Hovannisian
Mardi 10 mars, 19h30
Espace Pitoëff – Grande salle
Mercredi 11 mars, 20h30
Cinérama Empire
En présence du réalisateur
Photos: ©Garin Hovannisian, I am not alone
Assurément, le 11 mars : une date à retenir !!!