Rembrandt se presse au Musée International de la Réforme


Sorties / mercredi, décembre 6th, 2023

Miraculeuses & divines gravures
de Rembrandt au MIR 

  • Le Musée International de la Réforme (MIR) nous offre des Rembrandt pour clore sa première année post-travaux. Quel luxe !
  • L’exposition « Rembrandt et la Bible. Gravure divine » est le fruit d’une lumineuse collaboration avec le Musée d’art et d’histoire (MAH).
  • Elle réunit pour la première fois 72 gravures de et d’après Rembrandt, prêtées par le Cabinet d’arts graphiques du MAH, par le Musée Jenisch, à Vevey, et par la Fondation Jan Krugier, à Lausanne.
  • La collection représente plus des deux tiers de ses gravures inspirées par la Bible et la religion.
  • Une presse typographique semblable à celle de Gutenberg permet aux visiteurs et visiteuses d’imprimer eux-mêmes un détail d’une gravure du maître néerlandais et de l’emporter à la fin du parcours (les après-midis ou sur inscription).
  • L’exposition se tient jusqu’au 17 mars 2024.

Avec Rembrandt, le nouveau MIR clôt sa première année en apothéose

On peut être moderne et vieux de près de 350 ans. C’est ce que soulignent les gravures de Rembrandt. L’artiste (1606–1669) avait du génie – il le savait bien de son vivant… – et sa vision, au-delà de sa technique, fait encore cligner des yeux d’émerveillement. Comme à l’époque, en fait, tant l’irruption de l’ordinaire et du contemporain dans des œuvres sacrées ont tout eu et ont encore tout d’une révolution. Les gravures, divines, exposées au MIR prouvent par leur conservation que les miracles existent et que le sublime traverse le temps. Et le Musée International de la Réforme (MIR), qui a ressuscité en avril après 40 jours 21 mois de travaux, de frapper un grand coup.

Jésus apparaissant à ses disciples, Rembrandt, (1656) Eau-forte ; état unique Don inaliénable de la famille Cuendet Musée Jenisch Vevey – Cabinet cantonal des estampes, Fondation William Cuendet & Atelier de Saint-Prex, inv. FWC&ASP-1978-0148 – Photo:©GLP

La Maison Mallet, qui abrite le MIR en Vieille-Ville, ne paie pas de mine, dans l’ombre de sa voisine, la Cathédrale. À quelque part, c’est bien ce qu’il fallait. Aussi beau soit l’écrin, ce qui compte, c’est ce qui est dedans (ah, le contenu!). Et la Vieille-Ville de redire son lien particulier avec la Hollande et ses peintres.

Admirer le génie, découvrir le MIR

L’espace « exposition temporaire » est riche et intime. Les gravures « star » sont des concentrés de talent, au service de la foi, sinon du Livre, et des hommes (au sens plein, total). Et il faut prendre la mesure de leurs messages, littéral et méta, pour être soufflé, car il serait facile de passer à côté. Quelles que soient la mise en valeur et l’accessibilité intellectuelle des œuvres, il reste un travail à faire, une gymnastique mentale pour se représenter l’époque, finalement pas si lointaine de l’Escalade, et se figurer tout ce dont ces gravures ont été témoins… 

Le Musée International de la Réforme, tout le monde ne sait (toujours) pas où il se trouve (il jouxte la Cathédrale et désormais, l’on y accède par un escalier directement cour de Saint-Pierre…); certains le suspectent de prosélytisme, à butter sur un nom programmatique et en passant à côté du fond. Le travail pour le faire connaître et apprécier est encore long, mais assurément sur la bonne voie.

Gageons que l’institution fondée en 2005 (seulement) prendra rapidement une autre dimension avec des expositions de la qualité de « Rembrandt et la Bible ». Si ce n’est pas déjà le cas, les amateurs et amatrices d’art, de culture et d’histoire vont vite savoir placer le MIR sur la carte de Genève – et se déplacer en cortège, de croyants ou non.

Noël avant l’heure (solennelle)

Cadeau pour les yeux des visiteurs et visiteuses du MIR, l’exposition temporaire, forcément érudite, a quelque chose de feutré et de chaleureux, inattendu et puissant. « Rembrandt et la Bible. Gravure divine » recèle de trésors, comme espéré, plus beaux encore qu’imaginés.

Pour approfondir, vient de paraître un «beau livre» sur Rembrandt, une somme de travail colossale signée par un spécialiste de la théorie de l’art et de la peinture hollandaise du XVIIe siècle, l’ancien doyen de la Faculté des lettres Jan Blanc. 

L’assistante conservatrice du MAH, Mayte Garcia, et l’historien de l’art Jan Blanc, lors d’un Café de l’Histoire, à Payot Rive Gauche, en novembre dernier. ©GLP

+ d’infos

Rembrandt et la Bible. Gravure divine.

exposition temporaire
jusqu’au 17 mars 2024

Musée International de la Réforme
Cour de Saint-Pierre 10
1204 Genève

Site web / billetterie

Conférence à venir:
Jan Blanc: Peindre la religion au temps de Rembrandt
13 février 2024, 18 h 30
Infos et inscription

Photos: ©GLP, sauf la couverture ©DR

Rembrandt, Art et originalité au XVIIe siècle
Jan Blanc
Citadelles et Mazenod, 2023
432 p., 340 illustrations

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