Expo Street Art à Genève, temporaire, alternative et continue
- En ces temps de semi-confinement, il est bon de se souvenir des curiosités que nous offre l’extérieur.
- Depuis 2018, je prête attention aux fresques d’art urbain et aux signatures récurrentes qui tantôt dégradent (#@*!) tantôt magnifient la Cité.
- Résolument alternatives, les œuvres de street art s’exposent à Genève, comme ailleurs, pour un temps limité.
- Parmi les street artists identifiés, le graffeur Tones a un univers skate / comics des plus originaux.
- Je n’ai pas été surpris de savoir cet artiste genevois présent pour la performance live de JonOne lors de Happy300.
- Certains quartiers recèlent de trésors, comme l’hommage à Omar Sharif, de l’Égyptienne Aya Tarek, aux Pâquis pour Antigel 2018.
- Plus discrets, souvent à côté de la plaque en émail bleu, les œuvres de Pixel Art donnent un côté vidéo-ludique à nos rues.
Œuvres de street art variées
En pleine ville, de Plainpalais à Champel, ou rive-droite, du côté de la gare, voire de Saint-Jean, les street artistes genevois montrent de quoi ils sont capables. Pour la beauté de l’art. Cette gratuité est ce qui interpelle le plus avec le street art. L’initiative de « privés » vise à embellir, du moins marquer, l’espace public à sa manière et qu’importe la postérité. Aucun mur n’est sacré, aucun artiste n’a droit à l’immunité. Les fresques sont recouvertes tôt ou tard par des tentatives de coup d’État, dans un éternel recommencement parfois lassant.
Gratuites et vouée à la démolition, ces œuvres d’art urbain sont à l’opposé d’une quête d’immortalité des peintures que l’on trouve dans les musées. En cela, la cote d’un Banksy souligne le refus désespéré de voir s’évaporer le génie de la création. Désespéré, car humain et minoritaire. Les street artistes refusent avec tout autant de force d’être récupérés. Leur véritable revendication est celle d’être libre de créer. Où et quand ils veulent, car au-delà du cadre, il y a le territoire.
Du Pixel art au coin de la rue
Cette forme de street art passe plus inaperçue. Elle est pourtant bien présente, principalement de la Vieille-Ville à Plainpalais.
Un Tones de street art à Genève
Avec ses personnages, généralement masculins, sortis d’un univers cartoonesque, le style de Tones est hyper accessible et se distingue d’emblée. Ils ont les traits asiatiques, ou tiennent des objets très référencés, ils ne dégagent pas de sympathie particulière, tout en ayant des expressions et des attitudes qui agrippent l’empathie. Il y a une émotion, sans histoire, c’en est plus troublant. L’éphémère et l’instantané sont comme fixés. Les passantes et les croquants ont brièvement accès à ce monde schtroumpfesque. Tones lève un coin de voile et rappelle(rait) que nous ne sommes pas seuls dans la Cité.
La culture underground, qui caractérise les graffitis, est par essence une revendication. Dans l’œuvre de Tones, il n’y a pas d’autre message qui saute aux yeux. Tout au plus l’artiste insiste-t-il sur l’importance du groupe. Avec ses crews de longue date EDK (« since 1990 ») et DVS, l’homme joue collectif. La création exigeant une eurs fresques apparaissent le plus souvent dans des lieux en marge. En atteste leur fresque de 2014, derrière Sold-Sports, à Carouge; une autre, plus récente, vers Villereuse. On a récemment pu constater une création rue Chantepoulet avec, dixit Tones, « la maestria » Rey One. Ci-dessous des détails de créations collectives, pour illustrer son style à lui.
Sachant que le graffeur s’est forgé un nom à l’international comme M. CHAT, Genève peut s’enorgueillir d’être régulièrement marquée de sa griffe gratuite et douce. Parfois, un patron avisé lui commande une fresque, c’est le cas des bars Mr Barber et Barbershop ainsi que de la Muse Gueule, autour de Plainpalais. Mon regret: ne pas avoir pu voir sa création pour le sulfureux Escobar, fermé avant même d’avoir ouvert aux Grottes.
NB: Les photos ci-dessous illustrent son style à lui. Ce sont des détails de créations collectives, à voir in situ.
Sources / Références
Photos : ©GLP. Droits réservés pour les œuvres, qui n’existent peut-être déjà plus…
Œuvre « Nourf »: Pimax
Desstres : Association genevoise de promotion de la culture urbaine au travers d’événements artistiques, culturels et sportifs.
Portrait de Tones, dans Le Temps (mai 2019) ; son site officiel
Autres graffeurs :
Rey One (Instagram) – Chantepoulet
Timer EDK (Galerie) – Fontenette
Jazi Graffiti (Site web) – Rue des Savoises
Nadib Bandi (Site web) – Rue des Voisins
Sid (Site web) – La Treille
Hero77 – bonus !
…liste vouée à être complétée… avec vous ?