Le Duo Soror et la Cie Confiture régalent pour les 250 ans de Beethoven
- En 2020, le monde de la musique célébrait les 250 ans de la naissance de Beethoven.
- Pour l’occasion, Oriane Joubert et sa sœur Camille, du Duo Soror, montent sur les planches en partenariat avec la Compagnie Confiture.
- Du 1er au 4 novembre, elles sont à l’affiche de La Bonne soupe de Ludwig van B. au Conservatoire de musique de la place Neuve.
- La pièce écrite par Philippe Cohen est mise en scène par son compère Gaspard Boesch.
- Elle aborde la vie du compositeur allemand comme une enquête journalistique ludique.
- Le Duo Soror interprète des extraits des sonates pour piano et violon 1-2, 5-6, 8-10.
Le Duo Soror esquisse le portrait de Ludwig van B. en musique
Compagnie de création, jeune de 26 saisons, Confiture crée des spectacles à un rythme endiablé sur le modèle russe, ou de Broadway. Quand la pianiste Oriane Joubert, du Duo Soror, a proposé à Philippe Cohen son ancien professeur de théâtre, de monter un spectacle musical autour de Beethoven, « la question a vite été répondue ». Les représentations devaient coïncider avec le 250e anniversaire de la naissance du compositeur l’an dernier; finalement La Bonne soupe de Ludwig van B. verra le jour au « nouveau » Conservatoire de Musique de Genève, du 1er au 4 novembre 2021.
Faux reportage, vraie biographie musicale
Sur la façade du Victoria Hall, le nom de Beethoven figure en bonne place parmi les illustres compositeurs. Chacun visualise le bonhomme, ses cheveux mi-longs et hirsutes, ses traits souriants (non pas vraiment). Quid de sa vie de personnage de roman? Beaucoup l’ignorent. C’est donc avec la volonté de la mettre en lumière, et surtout de divertir, que la Compagnie Confiture s’est mise au travail. Elle présente début novembre tout un spectacle musical juste à côté du Victoria Hall, au Conservatoire de musique de Genève. À l’origine du projet, la pianiste Oriane Joubert et sa sœur violoniste Camille forment le Duo Soror depuis bientôt deux ans.
« Beethoven est un personnage tellement bouillant, bourré de contrastes et de vie, que je trouvais intéressant de le mettre sur scène », explique Oriane Joubert, l’aînée du duo familial. « Il avait un côté misanthrope, s’agaçait de la bêtise des gens ou de leurs mensonges, tout en aimant profondément l’humanité. Il voulait élever les autres à travers l’art. »Pour être né à la fin du XVIIIe, à Bonn, et mort en 1827, à Vienne, le compositeur fait le pont entre les périodes classique et romantique. Ses œuvres de jeunesse ne sonnent pas pareilles que celles tardives. « Savoir qui était la personne derrière le compositeur nous aide à savoir comment jouer sa musique », souligne Camille Joubert, 2e concert master au Nederland Philharmonisch Orkest d’Amsterdam. Le sujet a tout de suite retenu l’attention de la Compagnie Confiture, habituée à intégrer de la musique dans ses créations. L’Allemand est presque un fil directeur. « Mon père écoutait du Beethoven à la maison, se souvient Philippe Cohen. Dans une des Revues que nous avons réalisées avec Gaspard Boesch, nous avions un Beethoven détourné et nous le réutilisons dans ce spectacle ». Outre le son « allemand » caractéristique de ses sonates pour piano et violon (c’est-à-dire un son direct et franc), les spectateurs découvriront la vie de Beethoven grâce à un personnage de journaliste imaginé par Philippe Cohen. Contraint par sa chaîne de télévision de réaliser un reportage de 12 minutes sur le sujet, cet arlequin s’intéresse de plus en plus à son sujet au fil de la pièce, sans toujours bien comprendre, dans une succession de séquences de comédie rythmées. Un spectacle entre théâtre et musique classique La Bonne soupe de Ludwig van B. donne l’occasion à Oriane Joubert de travailler avec son ancien professeur de mime et de théâtre. Elle-même passée par la Haute école de musique de Genève, elle est professeur au Conservatoire de musique et elle mesure la délicatesse du projet: « Rapprocher le théâtre et la musique n’est pas quelque chose d’évident quand on fait partie du monde magnifique de la musique classique. » On devine les codes et les enjeux, pour ne pas parler du rapport différent avec le public. Le projet Happy 300 de Fabrizio von Arx mêlait stradivarius et street art, le Fantôme de l’Opéra d’Isabelle Meyer avait un vrai magicien sur scène. Les deux allaient dans le même sens, transversal, que le premier spectacle de la saison de la compagnie Confiture. La Bonne soupe promet un événement dans l’événement: Camille Joubert – de son propre aveu, « musicienne très old school » – se prépare à jouer (un peu) la comédie sur scène. C’est que le Duo Soror a plus d’un talent en poche. À constater dans la salle Liszt du Conservatoire de musique.